Il y a quelques temps j’ai décidé de suivre une thérapie basée sur la psychogénéalogie. Je trouvais l’approche très intéressante, j’allais avoir un petit garçon et je pensais que si je pouvais « nettoyer ou libérer » une partie de mon histoire familiale, ça serait toujours ça qu’il aurait de moins à travailler par la suite.
Qu’on le veuille ou non nous sommes pris dans un maillage familial. Je me suis rendue compte que les liens transgénérationnels étaient bien plus importants que je ne l’imaginais en travaillant sur mon arbre généalogique. Nos ancêtres nous lèguent bien plus qu’on ne le pense, qu’on n’en soit conscient ou non. Le voyage dans ses racines familiales est vraiment une aventure qui fait grandement bouger et qui permet des prises de conscience comme rarement j’ai pu en vivre.
Je vous livre mon témoignage comme j’ai pu vivre l’expérience, j’imagine que chaque thérapeute en psychogénéalogie a ses façons de faire ou d’aborder les choses. Globalement le fond sera le même.
Mon parcours de psychogénéalogie
La problématique familiale
Je suis arrivée avec un arbre généalogique assez succinct, pas besoin de connaitre tous les membres de sa famille pour commencer le travail. J’ai exposé la problématique que j’avais à ce moment-là, sans me douter que nous allions aller beaucoup plus loin au final. Parfois on commence une thérapie avec une idée bien précise et on ne sait pas finalement où vont nous mener cette aventure et c’est encore plus vrai pour la psychogénéalogie.
Quand une même problématique revient de génération en génération il y a fort à parier que vous allez gagner à travailler sur vos liens transgénérationnels.
Par exemple :
- Le premier garçon d’une fratrie décède systématiquement
- Des problèmes cardiaques de génération en génération
- Des femmes toujours abandonnées par leur mari
- Des femmes battues, ou toujours dans un couple compliqué
- Le sentiment pesant d’un secret de famille
- Des décès violents
- …
L’arbre généalogique
Je me suis prise au jeu de faire mon arbre généalogique, j’ai appris des tas de choses, je suis allée à la pêche à l’information. Je me suis sentie comme un vrai détective et j’ai trouvé des choses assez troublantes, juste en consultant les archives. Combien j’avais de chances de découvrir qu’un siècle plus tôt mon aïeul avait la même adresse que moi ? Je vous assure que des frissons m’ont parcouru l’échine car je vivais à l’époque dans un immeuble, pas d’habitation mais de bureaux, car mon père y travaillait. La probabilité pour qu’on soit logé là était infime et pour que mon ancêtre ait aussi vécu là c’était carrément improbable. Et imaginez combien le lieu avait du changer entre temps.
Déjà en soi, en collectant les informations par le biais des actes de naissance et de décès, on prend conscience de beaucoup de choses. On lève le voile, on comprend pourquoi on peut être si attaché à un lieu par exemple. Même si la famille garde le secret, on commence à percevoir des éléments du puzzle. Les incohérences des histoires racontées peuvent être mises en évidence.
L’analyse des liens transgénérationnels
Mais c’est dans l’analyse de mon arbre que les grandes révélations ont eu lieu. Nous avons observé avec la thérapeute que des dates de naissance ou de décès se répétaient, un peu trop souvent pour être du pur hasard. Dans mon exemple, beaucoup de naissance ont eu lieu autour de Noël dans une branche de mon arbre. L’analyse était très troublante ; on finit par découvrir le pourquoi du comment !
Autre découverte qui m’a donné mal à la tête les prénoms qui reviennent sans cesse. Au départ on se dit que c’était sans doute « la mode » de l’époque on donne le prénom de ses aïeux à ses descendants. Sauf quand ce sont des aïeux qu’on n’a pas connus et que les prénoms d’aujourd’hui on la même signification ou la même étiologie ! On tombe des nues.
Parfois ce sont les métiers qui sont portés de père en fils ou de mère en fille et quand quelqu’un « sort du cadre » ça bouscule toute la famille. Je me suis rendue compte que le premier métier que j’ai choisi était en lien avec toute une branche de ma famille, comme si j’avais voulu renouer avec eux. Je ne les connaissais pas, car un conflit familial avait coupé les ponts. Ça devait être ancré en moi malgré tout.
C’est à ce moment-là qu’on peut découvrir qu’on « porte un ancêtre », le syndrome de gisant ou des répétitions qu’il faut stopper pour enfin vivre sa vie sans être « prisonnier » de ses ancêtres et de ses liens transgénérationnels.
Pendant les phases d’analyses je faisais énormément de rêves troublants où mes ancêtres venaient me parler, ça m’a beaucoup brassé, mais j’ai avancé à pas de géant.
La quête des informations
C’est le moment d’aller en quête d’informations, de retrouver les cousins éloignés, les grandes tantes. D’aller poser des questions sur ses grands-parents à ceux qui les ont connus (quand c’est possible). Parfois les langues se délient et on apprend des choses étonnantes sur notre histoire. En mettant des mots sur un secret familial on s’en libère. On ne se rend pas toujours compte comment les non-dits peuvent être ancrés dans notre inconscient.
C’est vraiment très intéressant de travailler sur ses liens transgénérationnels, c’est absolument éclairant. Ça brasse c’est évident, et on prend conscience de tellement de choses qu’on n’aurait pas soupçonnées. Parfois, certaines problématiques qui résistaient aux autres thérapies peuvent enfin trouver une solution.
Pour aller plus loin :
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